When East meets West
Traditional and works by Azzouz El Houri
Musician, composer and musicologist, Azzouz El houri (born in Rabat, Morocco in 1966) studied oriental lute at the national conservatory there with a diploma in 1991. He has composed several songs and two film-music scores for Moroccan television. Open and eager for new experiences, his instrumental mastery makes him an exceptionally attractive artist. At home in a variety of styles, he creates in his public performances a perfect atmosphere for Tarabe, this arcane and troubling esthetic that affects both player and listeners. In his compositions—suffused with sacred music—he revisits the Arab-Andalusian patrimony and opens it to new and contemporary horizons.
(Goban Tanjou- Centre Bruxellois d’Action Interculturelle)
Listening to Azzouz El Houri is all that is necessary to understand this evocative music that invites us into a landscape more suggestive than imposed. Oriental music—the music of all the Orients, perhaps—have this evocative power, transporting us to a universe both built and demolished by styles. Morocco, crossroads of these Orients and of Arab music, is also at the crossroads of the intersection of popular with classical music, voluntarily sophisticated, studied in great universities and transmitted from master to student. Al Oud is the link between this music and popular song; majestic and simple at the same time, warm delicate, timeless yet always reshaping the present, Al Oud constitutes a sort of baseline in the historical unfolding of these musics between cultures, exchanges and encounters. It is no accident that Azzouz El Houri invites us to an encounter with oriental music in his recital. He is well aware that music tolerates no borders.
Musicien, compositeur et musicologue, Azzouz el houri (né au Maroc en 10/01/1966 à Rabat) a étudié le luth oriental au Conservatoire national de Rabat ou il obtient un Premier Prix en 1991. il a composé pour la Radiotélévision Marocaine plusieurs chansons ainsi que deux musiques de film. Sa soif d’expériences nouvelles, son ouverture d’esprit combinées à une parfaite maîtrise du jeu instrumental en font un artiste rare et attachant. Luthiste rompu à une grande variété de style, il crée dans ses prestations publiques un climat propice au Tarabe, ce trouble esthétique qui secoue l’instrumentiste et se communique à l’auditoire. Dans ses compositions imprégnées de musique sacrée, il revisite le patrimoine arabo-andalou qu’il ouvre vers de nouveaux horizons, plus contemporains.
(Goban Tanjou- Centre Bruxellois d’Action Interculturelle)
Il suffit d’écouter Azzouz El Houri pour comprendre cette musique évocatrice, cette musique qui vous invite dans un paysage bien plus suggéré qu’imposé. La musique orientale, les musiques de tous les Orients peut-être, ont cette force d’évocation, cette façon de vous emmener dans un univers peint et dépeint par les modes. Le Maroc, carrefour de ces orients et de la musique arabe est aussi au croisement entre les grands courants populaires et la musique classique, celle qu’on dit volontiers savante, qui s’étudie dans de grandes écoles et des instituts prestigieux et que les maîtres enseignent à leurs élèves. Lien entre le chant populaire et cette musique savante, Al Oud, majestueux et simple à la fois, chaleureux, délicat, intemporel et pourtant toujours prêt à redessiner le présent, Al Oud s’impose comme un repère, une sorte de balise dans le déroulement historique de ces musiques et de leurs cheminements entre les cultures, entre les échanges et les rencontres. Ce n’est pas un hasard si Azzouz El Houri nous invite à un glissement vers La musique orientale dans un récital de l’Oud. El Houri revient volontiers à l échange interculturel parce qu’il sait que la musique ne supporte pas les frontières. Sa musique s’écoule depuis longtemps, elle glisse entre les terres, s’enrichissant des traditions qui s’épanouissent sur les rives, elle se jette dans les mers qui l’emportent au loin, elle traverse les villes où les expressions trahissent autant qu’elles traduisent les changements de sociétés et les mélanges de communautés. La musique est voyage et Al Oud, bien plus qu’un véhicule, est l’instrument qui permet au musicien de transmettre ce qu’il ressent, ce qu’il pressent, ce qu’il intériorise d’abord avant d’en confier à la musique les émotions personnelles, les couleurs captées, les urgences imposées, les rêves esquissés.
Azzouz El Houri sait quelles sont les pistes qui le mèneraient vers une conception de la musique erronée, sorte de folklore de pacotille qui trahirait son histoire et celle de la musique qu’il vit. Il ne cherche pas la démonstration, il se contente, avec talent, de développer une démarche logique, celle de l’exploration des possibles contours d’une vaste culture musicale ouverte sur le monde. Et quels que soient les invités de chacun de ses Taqasims, force est de constater que Al Oud continue de jouer son propre rôle, à la fois guide et complice ; il joue souvent en solo rappelant l’essence même d’un bagage amassé par le compositeur et musicien depuis tant d’années. Un bagage qu’il porte avec aisance, qu’il ouvre avec générosité tant pour les musiciens qu’il convie à le partager que pour le public auquel il l’offre volontiers. Azzouz El Houri nous prouve une fois de plus qu’il existe encore et toujours des musiques traditionnelles en mouvement, des musiques qui sont loin d’être figées comme si elles étaient confinées dans des musées. Des musiques qui continuent de dire la vie qui s’écoule au fil des histoires et des rencontres de chacun. Des musiques vivantes comme nous le montre ces Taqasims.